Responsable développement durable de Nespresso France, Clémence Nutini a été distinguée en début d’année dans le palmarès des « 35 jeunes leaders positifs » par le groupe Les Echos et Positive Planet. À l’éco-anxiété ambiante, elle oppose une énergie contagieuse. Portrait.

Clémence Nutini ambitionnait de devenir médecin. Recalée en deuxième année de médecine, elle se tourne finalement vers une licence de sciences et vie de la Terre avant d’intégrer un master de sciences et génie de l’environnement, puis de management environnemental. « Au lieu de soigner les hommes, j’ai décidé de soigner la planète », résume-t-elle.

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Restauration rapide

Elle effectue sa première expérience professionnelle chez McDonald’s France, « une entreprise qui fait beaucoup de choses, avec un ancrage local important, des salariés dans toute la France… Cela m’a permis de me former aux spécificités du retail, de l’agriculture, avec des collaborateurs très divers, des enjeux de communication externe importants… », se souvient-elle. Elle y reste trois ans, passant d’alternante à manager, et participant notamment au déploiement du tri sélectif. La jeune femme rejoint ensuite l’agence de conseil de l’entreprise, Synergence, où elle met en place des stratégies de développement durable pour son portefeuille de clients. Après le rachat par Deloitte en 2015, elle gère de grands comptes, dont Nespresso France qui finit par lui faire une proposition difficile à refuser. Attirée par l’opérationnel, soucieuse de démultiplier son impact, Clémence Nutini accepte sans hésiter.

À l’éco-anxiété ambiante, Clémence Nutini oppose un enthousiasme à toute épreuve, persuadée que c’est par l’action que nous relèverons ce défi

Transformation express

Au sein du groupe, elle est chargée de décliner la stratégie définie par le groupe, avec trois grands piliers d’action : l’agriculture régénératrice, l’économie circulaire, et l’empowerment des communautés au sens large. L’objectif affiché : décarboner l’ensemble de la chaîne de valeur à l’horizon 2050. Une ambition globale qui demande
néanmoins une adaptation aux spécificités des territoires. Privilégiant une approche collective et systémique, Clémence Nutini s’engage pour faire émerger des filières de recyclage et valorisation à l’échelle locale et nationale. « C’est par exemple ce que nous avons fait avec le projet Métal qui a favorisé l’émergence d’une nouvelle filière de recyclage des petits emballages métalliques en France », détaille-t-elle. Récemment labellisée BCorp, l’entreprise s’attaque également au reconditionnement de ses machines, lance de nouvelles capsules à base de papier et compostables à domicile et participe à la création d’une filière dédiée pour plus d’efficacité. Le tout avec un prisme social et solidaire très fort, cher à la responsable développement durable, et incarné par des partenariats avec des entreprises qui emploient des personnes en situation de handicap, ou la création d’un café avec Café Joyeux : « Plus qu’un engagement éthique, c’est une source de richesse pour l’entreprise et ses collaborateurs », estime-t-elle.

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Sportive, attachée à ses racines du Sud-Ouest, Clémence Nutini trace sa route, en s’inspirant de chaque rencontre sur son chemin, et prenant garde au bon équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle. À l’éco-anxiété ambiante, elle oppose un enthousiasme à toute épreuve, persuadée que c’est par l’action que nous relèverons ce défi, « grappes de CO2 par grappes de CO2 ».

Antoine Morlighem

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