La mobilisation du gouvernement n’est plus que verbale, quelques personnalités politiques se sont distinguées récemment par des discours courageux, discours généralement irréprochables du point de vue de l'idéologie, mais cette fois-ci suivis d’actes puissants. Si certains esprits dogmatiques, sceptiques patentés, en doutaient, nos pouvoirs publics ont pris acte de la crise énergétique et de la détresse environnementale et viennent d’amorcer le virage serré de la sobriété.

Longtemps cerclé du "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", notre personnel politique semble disposé à s’en extraire. La référence de chauffage notifiée par notre Président il y a quelques semaines, de l’ordre de 19 degrés pour mémoire, a engagé son gouvernement à une forme d’honnêteté intellectuelle qui lui a parfois fait défaut. Et, alors que les températures et le moral chutent, c’est assez spectaculaire.

La sobriété en marche

Après avoir affirmé qu’il porterait des cols roulés, Bruno Le Maire s’est affiché en col roulé. Une photo diffusée sur Twitter où notre ministre de l’Économie, dans une posture avantageuse, est venue appuyer le propos. Désormais, à l’implacable théorie se joint la rigueur de l’expérimentation, même si le bilan de cette journée en col roulé n’a, semble-t-il, pas encore été communiqué. Sans trahir de secret, cette mise en situation n’a, a priori, pas fait l’économie de démangeaisons insoutenables. Gilles Le Gendre a frappé un grand coup également, confiant, sans trembler, ne plus se servir de son sèche-linge. Une radicalité proche de l’activisme même s’il existe, par chance, quelques subterfuges pour s’en affranchir. Le tancarville en est un. Avec la discrétion qu'on lui connaît, Élisabeth Borne est apparue en doudoune bariolée dans les bureaux de Matignon, symbole de son engagement entier en faveur des économies d’énergie, de sa dévotion totale envers la planète.

Longtemps cerclé du "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", notre personnel politique semble disposé à s’en extraire

Astuces complémentaires

En tant que média, il est de notre devoir de soutenir les acteurs publics dans l’exercice délicat d’éduquer les populations à l’art de l'austérité et à la pratique du bon sens dont nous sommes, naturellement, parfaitement dépourvus. Nous vous partageons donc quelques conseils malins en vue de l’hiver. Il est possible, si le froid se fait hostile, de combiner le col roulé à la doudoune et, pour leur associer une boisson réconfortante, d’engloutir un chocolat chaud ou une tisane selon vos goûts et convictions. Peu importe que vous humectiez votre brosse à dents avant ou après y avoir apposé le dentifrice, nous ne pouvons, en outre, que vous recommander de fermer l’eau lorsque son écoulement n’est pas justifié. Petit conseil "oreilles" : le col roulé n’atteignant que le haut du cou et si le froid les saisit, le port du bonnet est tout indiqué. On préférera, notamment dans un cadre professionnel, aux couleurs criardes post-estivales, des teintes pastel, plus automnales, pour une arrivée au bureau chic mais discrète.

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Les Cassandres de l’énergie et autres neurasthéniques du climat feraient mieux de mettre à jour leur logiciel. L’exécutif s’est emparé de la question énergétique comme de l’urgence environnementale. Alors plus question de sortir en tee-shirt l'hiver ! Fini le sèche-linge ! À vos pulls ! À vos doudounes ! À vos étendoirs ! Et allons sauver cette planète !

Alban Castres

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