Directrice générale du groupe familial, Pauline Duval incarne une forme de modernité traditionnelle en conjuguant innovation et conservatisme. Portrait d’une femme d’affaires inspirée.
Après des études de gestion à l’université Panthéon-Assas, Pauline Duval rejoint New York pour conclure ses études au Metropolitan College. Dès l’obtention de son diplôme en general management, elle rejoint une société immobilière internationale en qualité d’acquisition analyst. De retour en France en 2012, elle intègre le groupe familial dont elle devient directrice de la stratégie en charge du développement, de la diversification et de la digitalisation des activités. Sous son impulsion, la structure s’emploie à consacrer une partie de ses investissements à l’innovation, en appliquant les mêmes règles que celles qui ont assuré son succès dans l’immobilier : l’agilité comme façon de faire, la créativité comme façon d’être et l’exigence comme façon de réussir. En 2016, elle devient directrice générale du groupe Duval. Elle n’a que 28 ans.
Empire en mieux
Aujourd’hui, le groupe affiche vingtcinq ans d’expérience, 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, 5 000 collaborateurs et une image singulière : l’investissement dans les territoires, la valorisation de leur attractivité et le soutien à l’innovation, le tout dans le souci de construire une société durable. Le groupe s’engage dans les start-up comme dans le rayonnement économique local, en France et en Afrique, dans les domaines de l’immobilier et du développement durable. À ce sujet, Pauline Duval s’explique : "Avoir un impact positif sur la société : voici l’ambition qui me guide dans mon activité de business angel. D’un premier investissement pour Lydia il y a huit ans à une trentaine de participations dans des start-up aujourd’hui…" Son engagement de business angel ne s’affranchit pas de la question environnementale qui semble guider toutes ses prises de décision, motiver chaque investissement : "S’engager pleinement dans la transition écologique n’est plus une option. Les leaders "nouvelles génération" l’ont bien compris, il nous faut maintenant avancer ensemble. Le chemin est encore long mais nous répondrons collectivement à ces défis en faveur d’un avenir plus vert." Le décor est planté.
Son engagement de business angel ne s'affranchit pas de la question environnementale qui semble guider toutes ses prises de décision
Verte et mûre
Quand d’autres la dissimulent, Pauline Duval porte la transmission en bandoulière et la brandit comme une bénédiction doublée d’une responsabilité chevillée au corps : "Le modèle familial se transmettant de génération en génération souffre encore d’une image poussiéreuse. Il est pourtant d’une incroyable modernité ! C’est une économie patiente, qui se construit sur le temps long, se préoccupe des territoires et des hommes."
Dans un ouvrage intitulé Transmissions - L’entrepreneuriat nouvelle génération, elle perpétue le modèle, en défriche les constituants, en exalte les valeurs pour en faire "un tremplin vers des lendemains inventifs, engagés et audacieux", en l’érigeant en "une équation vertueuse" ainsi qu’un "facteur de progrès social". Engagée sur tous les fronts, la mixité fait également partie de ses fers de lance. Sur BFM Business elle fustige : "Aujourd’hui quand il n’y a pas de quotas il n’y a pas d’avancées". Une affirmation qu’illustre le groupe, son comité de direction affichant une parité exemplaire et ses effectifs comptant 60 % de femmes. Des paroles et des actes…
Alban Castres